Actualités

Partage de la valeur avec les salariés : de nouvelles obligations dès 2024 ?

Généraliser / améliorer / faciliter le partage de la valeur avec les salariés dans les entreprises de toutes tailles… Tel est l’objectif de l’accord national interprofessionnel du 10 février, signé par la majorité des organisations syndicales.

Le Gouvernement a annoncé son souhait de transcrire de manière « fidèle et totale » dans la loi cet ANI, qui reste actuellement non opposable aux entreprises tant qu’il n’est pas étendu.

Seules 2 dispositions de l’ANI seraient d’application directe dans les entreprises :
✅ Entreprises de 11 à moins de 50 salariés : obligation d’instaurer un dispositif de partage de la valeur (participation, intéressement, abondement à un PEE, à un PEI ou à un PER) à compter de 2025 si elles n’en ont pas déjà un, si elles ont réalisé au moins 1 % de bénéfice net fiscal pendant 3 ans ;
✅ Entreprises ≥ 50 salariés (dotées d’au moins un DS et soumises à l’obligation de mettre en place la participation) : obligation d’intégrer dans les négociations relatives à la participation/intéressement une thématique relative aux modalités de prise en compte des résultats exceptionnels. Les entreprises disposant déjà d’un accord de participation / intéressement devront initier une négociation spécifique avant le 30 juin 2024 pour se conformer au dispositif.

L’ANI contient également de nombreuses propositions pour développer les dispositifs de partage de la valeur, que les partenaires sociaux espèrent voir intégrer dans la future loi :
✅ Participation : possibilité de prévoir le versement d’avances de participation ; possibilité de calcul de la réserve spéciale de participation selon une formule dérogatoire à la formule légale pour les entreprises < 50 salariés … ;
✅ Prime de partage de valeur : possibilité de placement dans un plan d’épargne d’entreprise, d’abondement employeur, maintien du régime fiscal et social temporaire de la PPV pour les entreprises de moins de 50 salariés à partir de 2024… ;
✅Plans d’épargne salariale : création de nouveaux cas de déblocage anticipés (rénovation énergétique de la résidence principale ; dépenses en tant que proche aidant ; acquisition d’un véhicule propre) ;
✅ Actionnariat salarié : instauration d’un nouveau « plan de partage de la valorisation de l’entreprise » pour tous les salariés ayant au moins un an d’ancienneté.

Comment ces réformes significatives seront traduites dans la future loi (vraisemblablement celle sur le plein emploi, qui devrait être présentée au printemps) ? Affaire à suivre…

Des besoins de mise en conformité sociale ? Parlons-en !

Actualités

Maladie professionnelle et employeurs successifs : à qui l’imputer ?

La question de l’imputation de la maladie professionnelle est importante car elle peut avoir des incidences financières non négligeables pour un employeur.

En effet, après que le caractère professionnel d’une maladie ait été reconnu par la CPAM, la Carsat impute les dépenses correspondantes sur le compte de l’employeur et en tient compte, s’il est en tarification individuelle ou mixte, pour calculer son taux de cotisations AT/MP.

Jusqu’à présent, la maladie professionnelle était présumée avoir été contractée au service du dernier employeur, charge à lui de rapporter la preuve contraire et d’établir que la maladie professionnelle était en fait imputable aux conditions de travail chez ses précédents employeurs.

Dans 4 arrêts de décembre 2022, la Cour de cassation considère qu’il n’y a plus de présomption d’imputation au dernier employeur pour déterminer l’exposition au risque. Ce sera désormais à la Carsat de prouver que la victime a été exposée au risque chez l’employeur auquel elle a imputé la maladie.

Un moyen supplémentaire donné aux employeurs pour contester la reconnaissance d’une maladie professionnelle.

Cass. civ. 1-12-2022 n° 21-12523, 21-14779, 21-11252 et 20-22760

Les enjeux du renouvellement du comité social et économique

Mis en place depuis 2020 comme instance représentative du personnel unique, le Comité social et économique (CSE) doit être mis en place de manière obligatoire dans les entreprises qui comptent un effectif d’au moins 11 salariés depuis 12 mois consécutifs.

Au terme de son mandat, il doit être renouvelé si l’effectif est resté ≥ à 11 salariés pendant une période d’au moins 12 mois consécutifs. Ce délai s’apprécie à la date d’expiration des mandats des membres du CSE.

Elus pour un mandat de 4 ans, de nombreux CSE sont actuellement en phase de renouvellement. Quelques questions essentielles doivent être traitées dans le cadre du renouvellement du CSE :

Le respect du processus électoral : sous peine d’invalidation des élections, il faut être particulièrement vigilant au respect de la réglementation en la matière, qu’il s’agisse de la détermination du nombre de collèges et de sièges, l’établissement des listes électorales, l’information des salariés, l’invitation des organisations syndicales, la fixation des modalités d’organisation et de déroulement des opérations électorales, l’affichage des listes de candidats, la préparation du matériel de vote, l’organisation du vote, la proclamation des résultats … ;

Le compte-rendu de gestion : lors du renouvellement du CSE, les membres du CSE sortant doivent rendre compte de leur gestion au nouveau comité. Ils remettent aux nouveaux membres tous les documents concernant l’administration et l’activité du CSE ;

Le cadrage du fonctionnement et des attributions : les attributions du CSE sont très variables selon que l’effectif de l’entreprise est inférieur ou supérieur à 50 salariés. Notamment, la disparition de l’ex-CHSCT dans les structures de plus de 50 salariés a notamment entrainé une centralisation des pouvoirs du CSE. Une attention particulière devra être portée à l’organisation des formations obligatoires des membres du CSE et à l’organisation du calendrier du dialogue social avec le nouveau CSE (réunions ; articulation des travaux du CSE avec les négociations obligatoires ; fonctionnement des commissions) …

Le renouvellement des CSE est une étape importante dans la vie d’une entreprise. Construire un dialogue social constructif et de qualité avec le CSE n’est pas toujours chose aisé. En lien direct avec l’évolution des préoccupations des salariés mais aussi des turbulences que vivent de nombreux secteurs, les nouveaux CSE seront des nombreux sujets RH du moment : santé/sécurité au travail, télétravail, transition écologique …

Alors, après les années Covid, gageons que 2023 sera l’année du dialogue social !

Un projet de renouvellement de CSE ? des questions sur le fonctionnement du CSE ? Parlons-en !